Les Langues Sémitiques
L'Araméen

Le Grenier Généalogique
Décembre 2002

Les Langues Sémitiques, Caractéristiques, Structure du groupe sémitique, L'Araméen,
Le Sémitique Occidental Méridional, Essai de synthèse, Bibliographie

L'Araméen se distingue du groupe Cananéen, entre autres, par le passage de la voyelle "â" à la voyelle "ô"

L'Araméen règne en maître dans le domaine sémitique du VIIIème siècle avant Jésus-Christ au VIIème siècle après Jésus-Christ. Il était en effet en usage sous diverses formes dialectales dans tout le Proche-Orient. C'est la langue du commerce puis de l'administration de l'Empire Perse mais aussi celle de la petite colonie juive de l'île d'Eléphantine installée en Egypte (Assouan) au Vème siècle avant notre ère. 

C'est, enfin, la langue d'une partie du livre d'Esdras (Esd 4.8 à 6.18 et 7.12-26) et de celui de Daniel (Dn 2.4 à 7.28) et des phrases ou mots sémitiques du Nouveau Testament, "abba" : "père" (Mc 14, 36 ; Rm 8,5 ; Ga 4,6), "hosanna" (Mc 11,9), "talitha koumi" (Mc 5, 41), "Golgotha", "effata" (Mc 7,34), "Eloï Eloï lama sabakhtani" (Mc 15, 34 ; Mt 27, 46)... 

L'araméen de Galilée se distinguait semble-t-il de celui de Judée (Mt 26,73). Toutefois, les deux dialectes étaient très proches l'un de l'autre et appartenaient au groupe araméen occidental.

Curiosité de l'histoire, malgré son monopole, l'Araméen ne fut jamais la langue d'un quelconque empire araméen, celui-ci n'ayant pas existé.

Une remarque : l'Araméen biblique fut longtemps appelé "Chaldéen", avant la découverte de l'Akkadien auquel ce nom correspond réellement, d'où l'utilisation de ce vocable dans certains dictionnaires d'Hébreu biblique du XIXème siècle, réédités de nos jours...

Mis à part cette langue araméenne ancienne, on distingue, de plus, au sein de l'Araméen récent (Ier siècle après Jésus Christ) l'Araméen occidental de l'Araméen oriental.

L'Araméen occidental est celui de Palestine. C'est la langue des Targoums (traductions paraphrasées de la Bible à but pédagogique ; les "Targoumim" les plus anciens, Oukelos pour le Pentateuque et Jonathan pour les Prophètes, seraient en dialecte oriental ou toutefois très proche de l'araméen ancien), de la "Mishna (recueil de traités rabbiniques), de la Guemara du Talmud de Jérusalem (école de Tibériade du IVème siècle), de quelques textes découverts à Qûmran. C'est enfin la langue de la littérature religieuse des chrétiens melkites. L'Araméen occidental comprend aussi le Nabatéen (La ville principale de Nabatéens était Pétra située dans une oasis du Nord de l'Arabie. Ce sont les Nabatéens qui transformèrent l'alphabet araméen et qui le transmirent aux Arabes) et le Palmyrien.

L'Araméen oriental est celui de la Guemara du Talmud de Babylone (académie juive de Babylonie du IVème au VIème siècle). Cette branche araméenne orientale comprend le Néo-araméen mais aussi et surtout le Syriaque, langue de la ville d'Edesse future métropole intellectuelle de l'Orient chrétien qui n'était pas de langue grecque, langue de la Peshitto (traduction du Xème siècle de la Bible et des Evangiles), langue des écrits de Saint Ephrem et de Saint Aphraate, langue liturgique des rites syrien, maronite et chaldéen. C'est enfin la langue des Nestoriens, des Jacobites, des Mandéens (le Mandéen est un dialecte purement araméen, influencé ni par l'Hébreu, ni par les dialectes judéo-araméens ni par le grec cf. "Introduction à l'étude des langues sémitique, p. 83)...

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